En même temps,
o Les PM prennent le package que tu leur donnes et ils partent l’essayer dans leur coin ; ça leur suffit.
o Le package en question est peut-être suffisant, donc il n’invite pas à revenir le compléter auprès de toi. Au contraire des concepts à l’américaine avec ceinture jaune, green belt, black belt, certifications à plusieurs étages, etc.
o Les PM ne sont peut-être pas une profession partageuse ? Après tout, chacun est dans sa situation le nez dans le guidon. C’est possible alors de penser : « les autres ne peuvent pas grand’chose pour moi ».
o La connaissance, ce n’est pas ce qui fait qu’on va revoir un professeur ; un prof, on va le revoir pour « ce qu’il a été pour nous », un mentor, une personne qui m’a fait grandir, qui m’a tendu la main au moment où j’en avais besoin, qui a deviné ma souffrance d’ado, par exemple.
o On va revoir un mentor qui nous a posé une question vitale. Ou un gourou qui nous a donné un viatique pour commencer, sachant qu’on reviendra le voir avant longtemps pour le viatique suivant – tout le contraire de ton intention, qui est de donner de l’autonomie.
o Je vais revoir une personne qui a questionné le sens de ce que je vis.
o Comme ta formation consiste à donner des connaissances pour être autonome, pas étonnant que personne ne revienne vers toi.
Tu veux donner à 10.000 personnes, que dis-je, à 100.000 personnes, la capacité de faire des choses qui ont du sens pour elles. Fort bien. Mais…
o Qui le veut ? Quid si ça finit par se voir ? Est-ce que je suis payé, en tant que salarié, pour faire des choses qui ont du sens pour moi ?
o Qui veut voir son problème résolu ? Ce serait la perte de sa raison d’être. Même le client ne veut pas nécessairement voir son problème résolu. Sous contrôle, certainement, et sous SON contrôle.
o L’intérêt du Kaizen, c’est que c’est lent, très lent. C’est le progrès par petits pas. Ça laisse plein de problèmes à traiter devant nous, une perspective réjouissante parce que l’incertitude sur mon emploi est diminuée d’autant. « J’ai le temps de devenir expert en quelque chose » et « j’aurai plein de problèmes à gérer dans un avenir proche », je suis précieux pour mon entreprise. Voilà un message Awareness puissant ; il faut que notre big boss nous le dise clairement !
o Tu dis : « le management de projet permet de réussir à 10 personnes en 10 mois ce que vous échoué à réaliser avec 20 personnes et 20 mois » ? Belle illustration de ce qu’est une communication « connard ! » (car celui à qui tu t’adresses entends immanquablement « connard ! » bien que tu ne l’aies pas prononcé).
o 100 mois.hommes contre 400 mois.hommes, pas sûr que ça intéresse grand’ monde. « Et qu’est-ce que je fais des gens pendant les 300 mois.hommes qui restent ? »
o Hypothèse : un cas où le management de projet intéresse des gens, c’est peut-être pour faire aboutir des produits dont ils ont absolument besoin. Mais une fois le produit assuré, ils passent à autre chose, ils reviennent à leurs habitudes de fonctionnement (qui ne leur ont pas si mal réussi, sans quoi ils n’auraient pas pu investir dans le projet, justement). Donc, ils ne reviennent pas vers toi, parce que ça n’était pas leur coeur de leur préoccupation. CQFD.